Ecrire un poème, comme on pose une pierre.
Puisque tout est éphémère, unique, tenter de fixer l’instant par les mots.
La poésie n’a pas besoin de fiction. Elle exprime l’étonnement perpétuel du poète, l’exaltation de la vie. Elle prend sa source dans la palpitation de chaque chose, de chaque être. Elle nous révèle la profondeur de champ d’un instant, d’un endroit, d’une musique, d’un regard, d’un souvenir. Nous donne à voir la richesse et la complexité de l’existence, la finesse de ses nuances, de ses détails, de ses subtilités. Elle enrichit notre ressenti, aiguise nos perceptions.
Un poème doit être envoûtant, vibrant comme une musique. Un art qui réinvente le langage, qui agrandit la vie. Une forme courte et dense qui nous place dans une atmosphère, nous laisse une émotion, un sentiment, une idée, une sensation, une impression.
Depuis notre intériorité, écrire pour aller vers les autres. Ecrire pour exorciser une douleur. Pour se consoler de la perte de nos moments précieux, de nos êtres aimés. Ecrire aussi, comme le dit Nicolas Bouvier, parce qu’on a une dette envers la vie. Comme une reconnaissance, raconter ces instants de grâce, de beauté, de joie, de lumière qu’elle nous donne. Comme on écrit une lettre à quelqu’un.
Accueillir le mystère de l’inspiration. Puis à partir de ça, chercher le reste du poème. Sur la piste des empreintes que la vie laisse en nous. Forger, sculpter les vers, trouver la mélodie du poème, sa juste rythmique. Découvrir ce que la poésie a à nous dire, à nous apprendre.
A.K